Le 15 novembre dernier avait paru sur le site arabophone Hespress un article intitulé : “Des vautours sèment la panique dans un douar de la région de Ouazzane“. Malheureusement l’article contenait beaucoup d’informations inexactes concernant la taille et la dangerosité des oiseaux en question, et aussi à propos de la panique que leur apparition aurait semée parmi les habitants de la région.
L’info publié est rédigée de la sorte avait suscité bon nombres de commentaires négatifs et erronés qui faisaient apparaître une ignorance généralisé concernant les spécificités comportementales et écologique des vautours. Ainsi, il est important de rappeler que les vautours n’attaquent presque jamais d’animaux en bonne santé. Bien au contraire, ils consomment les charognes (animaux déjà morts), ou dans le pire des cas, des animaux blessées ou très faible.
Nous vous proposons ci-dessus de brefs résumés sur le rôle important que les vautours jouent dans le système écologique, ainsi que quelques éclairages à propos des espèces qui vivent (ou vivaient) dans le Maroc.
Les vautours sont des rapaces munis de grandes ailes d’une large envergure. Leur nutrition basée sur les carcasses et cadavres d’animaux morts fait qu’ils volent dans de grandes hauteurs pour localiser leurs repas. Les muscles de leurs ailes sont faibles par rapport à leurs poids total, c’est la raison pour laquelle les vautours utilisent les courants d’air chaud ascendant pour planer. C’est pour cette raison que ces oiseaux sont peu actifs le matin. La majorité des espèces de vautours ont une tête nue et un cou assez long. Leurs griffes sont relativement courtes. Tous les vautours sont des charognards, et une espèce d’entre eux mange les os en particulier. C’est pour ces raisons que ces nettoyeurs de la nature sont spécialement exposés à l’empoisonnement et à la persécution. La majeur partie des diverses espèces de vautours sont rares et menacés d’extinction. Les tuer est un acte illégal au Maroc et dans la plupart des pays.
Au Maroc vivaient 5 espèces de vautours nicheurs, mais la plupart ont disparu à cause l’empoisonnement et de persécutions de l’homme. En plus de ces nicheurs ou nicheurs disparus, d’autres espèces sont des visiteurs de l’Afrique subsaharienne. En voici la liste:
Gypaète barbu (Gypaetus barbatus):
Il a disparu en Tunisie et devenu très rare en Algérie. Au Maroc, il a disparu du Rif, du Plateau Central et du Moyen Atlas mais continue à survivre dans le Haut Atlas (moins de 10 couples). Le Gypaète mange la moelle des os. Pour y accéder, cet oiseau lâche parfois l’os d’une grande hauteur afin qu’il se brise sur des rochers, la même manœuvre est aussi pratiquée pour briser la carapace de tortues dont il est aussi friand.
Vautour percnoptère (Neophron percnopterus):
Avec le Gypaète barbu, le percnoptère c’est la seule espèce de vautour qui niche et se reproduit encore au Maroc, mais la population reproductrice est probablement réduite (cependant, il n’y a pas d’études pour connaître le statut exact et la taille de la population de cette espèce). Il est à noter qu’un grand nombre d’oiseaux migrateurs transitent par le Maroc en provenance d’Europe (principalement la Péninsule Ibérique et la France) pendant la période de la migration.
Vautour charognard (Necrosyrtes monachus):
Cette espèce vie en Afrique subsaharienne, bien qu’il ait fait quelques apparitions dans le sud du Maroc dans la région d’Oued Dahab. Il est à noter qu’il est appelé parfois ‘vautour éboueur’ par les habitants locaux.
Vautour fauve (Gyps fulvus):
Ses effectifs ont considérablement chuté durant le siècle dernier à cause principalement d’empoisonnements et de de persécution (en moindre mesure). Probablement quelques couples nichent encore dans les montagnes de l’Atlas, ou probablement disparut en tant que nicheur (mais attention au mot ‘disparition’, puisque il n’y a aucune étude de terrain sur tout le territoire national pour prouver qu’il a disparu ou pas). Les migrateurs continuent à transiter le Maroc pendant les périodes de la migration entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. Les soixante vautours observés (dont 1 ou 3 tués) dans la région d’Ouazzane sont de cette espèce.
Vautour de Rüppell (Gyps rueppelli):
Il vie en Afrique subsaharienne, mais transite par le Maroc parfois en compagnie des Vautours fauves à destination de l’Europe (principalement la Péninsule Ibérique), comme ces 3 individus observés près d’Aousserd.
Vautour Oricou (Torgos tracheliotos):
Il a complètement disparut du Maroc, d’Algérie et de la Tunisie. Quand il vivait encore au Maroc on le trouvait principalement dans le Plateau Central, en Moyen Atlas ainsi qu’au Sahara.
Vautour moine (Aegypius monachus):
Il nichait autrefois dans la région de Tanger avant de disparaître complètement. De temps en temps, quelques individus de la population ibérique (la plus grand population occidentale vie en Espagne) traversent le détroit de Gibraltar vers le Maroc.